Funérailles et Covid-19 : comment préparer un enterrement en période de pandémie ?

Si la perte d’un proche est toujours une étape douloureuse à franchir, il peut être encore plus compliqué de faire son deuil en période de pandémie. Règles sanitaires strictes, nombre limité de personnes autorisées lors de la cérémonie… de nombreux changements sont à prévoir pour les familles dans la préparation des funérailles de leurs défunts. Découvrez comment s’organise un enterrement en contexte de Covid-19.

Covid-19 : des funérailles particulières

Face à l’épidémie de coronavirus, les règles funéraires ont dû évoluer pour pouvoir se conformer aux normes sanitaires strictes. Les services de pompes funèbres doivent donc respecter certaines contraintes imposées par la loi lors de la préparation des défunts. Certains services de pompes funèbres ont innové en proposant de participer à la cérémonie des obsèques sur vidéo, ou encore en proposant d’organiser une deuxième cérémonie obsèques lors du relâchement du confinement.

Que dit la législation ?

  • Depuis le 12 décembre 2020 et jusqu’à un mois suivant la fin de l’État d’urgence sanitaire :
  • le transport des défunts (avant et après mise en bière) peut être effectué sans aucune déclaration préalable, à condition toutefois d’en informer la mairie dans le mois suivant le transport.
  • le délai d’inhumation ou de crémation initialement de six jours ouvrés peut être modifié si besoin, sans accord préalable du Préfet. Ce délai ne peut toutefois dépasser 21 jours ou un délai allongé fixé par le Préfet.
  • Depuis le 23 janvier 2021 et en cas de suspicion de Covid-19, le médecin constatant le décès peut choisir de réaliser un test antigénique. En cas de contamination avérée au moment du décès, la prise en charge du défunt doit alors être adaptée. Toutefois, jusqu’à un mois suivant la fin de l’État d’urgence, certaines étapes de préparation du défunt restent toujours possibles :
  • une toilette mortuaire simple peut être réalisée avant la mise en bière mais impérativement par des professionnels de santé ou des thanatopracteurs.
  • une présentation du défunt à ses proches est possible sur le lieu du décès et dans le respect des gestes barrières.
  • le corps du défunt doit être mis en bière et le cercueil fermé de manière définitive avant sa sortie du lieu du décès.
  • les soins invasifs sont interdits sur le corps du défunt en cas de décès survenu moins de dix jours après l’apparition des premiers signes cliniques. Il en va de même en cas de tests ou d’examens revenus positifs.

En cas de cérémonies funéraires organisées au sein de lieux de culte, le nombre de participants n’est pas limité. Seule une rangée sur deux peut être occupée et deux sièges libres doivent être laissés entre chaque personne ou entité familiale.

Les cérémonies funéraires sont également autorisées dans les cimetières dans la limite de 30 personnes et dans le respect des gestes barrières.

Enterrement : quelles sont les nouveautés pour les proches ?

A cause de la pandémie liée à la Covid-19, les enterrements ne peuvent se dérouler tels que nous les connaissions auparavant.

Les proches peuvent par exemple accompagner le défunt sans se rendre à la cérémonie : certains lieux de culte ou de recueillement sont équipés d’un accès Internet et proposent une retransmission vidéo de la cérémonie funéraire pour les proches ne pouvant pas y assister en raison d’un nombre de participants limité.

D’autre part, les enterrements doivent se passer strictement dans le respect des normes sanitaires au sein des cimetières et des lieux de culte : le port du masque et le lavage des mains sont obligatoires et une distance d’un mètre entre chaque personne est à maintenir. Dans les cimetières, les arrosoirs et balayettes destinés à l’entretien des pierres tombales ne sont plus en libre-service pour des raisons évidentes de contamination.

En cas de décès, combien de temps le coronavirus survit-il ?

Selon une étude menée par des médecins légistes d’Hambourg et publiée dans la revue spécialisée Emerging Infectious Deseases, le SARS-Cov-2 resterait infectieux jusqu’à 35 heures suivant le décès. Le coronavirus est un virus que les scientifiques ont du mal à cerner : il semblerait qu’il puisse survivre un certain temps suivant le décès du patient et ainsi rester contagieux. Une fois le patient décédé, les voies de transmission sont évidemment réduites, notamment les voies respiratoires qui constituent le principal mode de transmission de la Covid-19. Les personnels de santé et funéraires doivent donc être formés manipuler les défunts avec la plus grande précaution, en tenant compte des restrictions sanitaires imposées par le Haut Conseil de Santé Publique.

L’épidémie de Covid-19 a contraint les autorités à instaurer de nombreuses règles sanitaires afin de freiner les contaminations. Si les enterrements n’ont pas échappé à la règle, les proches des défunts peuvent tout de même continuer à organiser des funérailles, à condition qu’elles se déroulent dans le respect des gestes barrières.

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