Opération de la myopie : technique, prix, remboursement

Lorsque porter des lunettes et des lentilles devient inconfortable ou que la vue ne cesse de baisser, avoir recours à une opération de la myopie peut vite devenir une idée séduisante. Si de nouvelles techniques ont vu le jour récemment, cette intervention chirurgicale courante de la cornée (pourtant loin d’être anodine) n’est toutefois pas indiquée pour l’ensemble des 20% de patients français atteints de myopie. Faisons le point.

En quoi consiste une opération de la myopie ?

La chirurgie de la myopie est une opération des yeux dite « réfractive » qui consiste à corriger la vision de loin à l’aide d’un laser mais aussi de permettre à certains patients myopes de se débarrasser de leurs lunettes ou de leurs lentilles de contact. L’opération de la myopie peut être réalisée sous anesthésie générale ou en ambulatoire, en fonction de la technique utilisée et du profil du patient. Relativement courante de nos jours, cette intervention chirurgicale de confort permet d’obtenir des résultats probants tout en offrant un temps d’intervention restreint (environ 30 min par œil). Si se faire opérer de la myopie permet de retrouver une certaine acuité visuelle, il n’est pas garanti que vous puissiez vous débarrasser définitivement de vos lunettes une fois l’intervention réalisée : en fonction des éventuelles petites imprécisions laissées au moment de l’opération, vous pourriez par exemple devoir continuer à les utiliser en cas de baisse de la luminosité en fin de journée ou encore pour conduire la nuit. Enfin, il n’est pas rare d’observer la nécessité d’une ré-intervention de « retouche » chez certains patients, d’où l’intérêt d’une évaluation du ratio bénéfices/risques au cas par cas par une clinique spécialisée en opération de la myopie.

Quelles sont les techniques utilisées ?

La kératotomie radiaire

Considéré comme le premier traitement chirurgical de la myopie, la kératotomie radiaire consiste à réaliser diverses incisions radiales au niveau de la cornée afin de limiter sa convergence et donc d’inciter les rayons lumineux à se concentrer sur la rétine. Elle se pratique sous anesthésie locale et est plutôt adaptée aux myopies faibles à moyennes. Initiée par l’ophtalmologiste russe Sviatoslav Fiodorov, cette technique d’opération de la myopie n’est quasiment plus pratiquée aujourd’hui et a largement été remplacée par le laser principalement car elle provoquait une correction excessive entrainant une hypermétropie dans 10 à 20% des cas.

Le laser excimer

Première technique d’opération de la myopie moyennant l’utilisation d’un laser directement sur la cornée, la technique du laser excimer provoque une ulcération centrale au niveau de cette dernière et qui cicatrise au bout de quelques jours. Inventé par Steven Trockel, un ophtalmologiste américain, le laser excimer est aujourd’hui de moins en moins utilisé, notamment en raison des douleurs post-opératoires et de l’apparition temporaire d’un voile devant l’œil qu’il est susceptible d’engendrer.

Le lasik

Le lasik (laser assisted in situ kératomileusis) est aujourd’hui l’opération de myopie la plus pratiquée, représentant près de 85% des interventions en France. Divisée en trois étapes (découpage d’une partie infime de la cornée à l’aide d’un microkératome, ablation en profondeur de tissu cornéen à l’aide du laser Excimer puis remise en place du volet cornéen), cette intervention permet une correction de la myopie en seulement 10 à 15 min sous anesthésie locale, en plus d’être totalement indolore. L’intervention par lasik offre par ailleurs une récupération visuelle très rapide au patient, de l’ordre de 24h.

Le laser femtoseconde

Dernière technique chirurgicale de correction de la myopie a avoir été lancée sur le marché, le laser femtoseconde ou Intralaser permet une opération de la cornée uniquement par laser. A la différence du lasik, le découpage d’une fine partie de la cornée est donc réalisée au laser, ce qui permet assurément une découpe beaucoup plus fine et plus précise. Cette technique récente permettrait une récupération de l’acuité visuelle encore plus rapide mais seuls 150 appareils nécessaires à sa mise en place sont opérationnels dans le monde.

Dans quel cas faut-il se faire opérer ?

L’opération de la myopie s’adresse aux personnes ne tolérant plus le port de lentilles de contact mais ne pouvant pas ou ne souhaitant pas porter des lunettes, en raison des exigences liées à leur situation professionnelle par exemple. Cependant, tous les patients souffrant de myopie, qu’elle soit faible, modérée ou forte, ne peuvent pas prétendre à cette intervention. Les moins de 21 ans, en raison de leur croissance inachevée, ne se verront pas éligibles à l’intervention car leur myopie n’est pas stabilisée. Les patients ne doivent par ailleurs pas présenter de signe pathologique évolutif au niveau des yeux, de sécheresse oculaire importante, d’herpès ou de glaucome, mais également ne pas souffrir de kératocône (déformation de la cornée), rendant l’opération impossible en raison des irrégularités de cette dernière.

Quel est le prix d’une opération de la myopie ?

Les prix des opérations de la myopie les plus couramment pratiquées que sont l’intervention par lasik et par laser femtoseconde oscillent généralement dans une fourchette comprise entre 2000 et 3500 euros pour les deux yeux. Ces tarifs comprennent l’acte chirurgical en lui-même, mais également l’entretien médical préalable ainsi que les bilans pré et post-opératoires réalisés par le spécialiste. Compte tenu des tarifs élevés, il peut s’avérer judicieux de faire réaliser plusieurs devis auprès de différents ophtalmologistes pratiquant ce type d’intervention de la cornée.

Les conditions de remboursement d’une opération de la myopie

Étant considérée comme une intervention chirurgicale dite de « confort », l’opération de la myopie n’est en aucun cas remboursée par la Sécurité Sociale. Toutefois, certains patients peuvent se voir prendre en charge une partie du coût de leur intervention par leur mutuelle en fonction des garanties mentionnées dans leur contrat d’assurance santé, en moyenne à hauteur de 300 à 700€ par œil. A noter également que la plupart des complémentaires santé ne remboursent que l’opération d’un seul œil par année civile : dans ce cas, programmer l’opération d’un œil en décembre et de l’autre en janvier peut par exemple permettre au patient d’éviter un délai trop long entre chaque intervention.