Déremboursement : les homéopathes contre-attaquent

Alors qu’ils sont victimes d’attaques d’une centaine de médecins partis en croisade contre l’homéopathie, les professionnels du secteur ont répondu à la polémique par la voix de Carles Bentz, le président du syndicat national des médecins homéopathes français (SNMHF). Ce dernier a publié la semaine dernière une tribune dans le Figaro pour défendre sa discipline et dénoncer les attaques dont elle est l’objet.

Depuis plusieurs mois, l’homéopathie est au cœur de vives tensions au sein de la communauté médicale, avec les prises de positions de plus en plus virulentes d’une centaine de médecins à l’encontre de cette forme de médecine. Ces tensions ont éclaté au grand jour le 18 mars 2018, avec la publication signée par un collectif de 124 professionnels de la santé, d’un appel au déremboursement des frais liés à la médecine homéopathique par la Sécurité sociale.

Ce document, publié dans Le Figaro, présentait de manière assez virulente l’homéopathie comme une médecine alternative peu sérieuse et inefficace, laissant entendre, selon M. Bentz, proposée par des « charlatans », à des patients « crédules ». Les signataires de la tribune demandaient aux pouvoirs publics de cesser de rembourser les frais liés à son utilisation.

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Vendredi dernier (26 octobre), les professionnels du secteur ont tenu à répondre à cette attaque, à travers le même canal de communication, une tribune publiée sur Le Figaro. C’est le président du SNMHF, Carles Bentz, qui a pris la tête du mouvement en s’exprimant personnellement.

Dans ce document intitulé « L’homéopathie face à ses accusateurs », le médecin répond aux attaques subies par l’homéopathie et à l’appel des 124 en particulier.

Carles Bentz s’étonne de l’argument financier utilisé comme prétexte pour s’en prendre à l’homéopathie, puisque cette dernière ne représente que « 0,29% des remboursements de médicaments en 2016. » Un argument économique d’autant moins valable pour l’expert que l’homéopathie permet justement de contourner les parcours médicamenteux habituels en limitant le nombre de médicaments prescrits.

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En cas de déremboursement de l’homéopathie, les millions de Français adeptes de cette médecine douce se tourneraient logiquement vers les médicaments traditionnels, qui sont plus onéreux et pris en plus grosses doses.

« Ceux qui espèrent que le déremboursement permettra de faire des économies et de « rationaliser » les dépenses  poussent au contraire vers des effets inverses, vus les reports de prescriptions inévitables vers des traitements plus chers… et plus risqués », détaille Carles Bentz.

Le scientifique a également tenu à rappeler que l’homéopathie est une science sérieuse qui s’appuie sur de nombreuses études clinques et dont les résultats sont éprouvés, de la même manière que ceux de la médecine « classique ». D’où leur remboursement actuel.

Enfin, Carles Bentz annonce dans sa tribune que SNMHF compte porter plainte contre les signataires de l’appel, qui n’ont pas respecté selon lui leur devoir de réserve et d’impartialité envers leurs collègues, comme le veut le serment d’Hippocrate qu’ils ont prêté en embrassant la profession.